Echange avec le Tchad

L'association Au nom de l'Art et Mawndoé Celestin

 

En 2020 Nous avons été contactés par le chanteur et sculpteur tchadien Mawndoé Celestin et l’association Au nom de l’Art. Mawndoé. Il souhaitait nous associer à son projet des Reines de Gaoui. Suite à la pandémie de COVID le projet n’a pu se concrétiser qu’en février 2022. Nous sommes partis dix jours à N'Djamena où nous avons été accueillis par Mawndoé .

Gaoui est un village en périphérie de la capitale où les femmes sont potières de génération en génération.

Avec ce projet Mawndoé souhaitait que les potières prennent conscience que leur travail représente un savoir faire traditionnel tchadien important et que leurs productions présentent un véritable intérêt culturel et artistique. Au delà de la valorisation de leur travail Mawndoé a voulu accompagner ces femmes sur le plan administratif pour qu’elles disposent de comptes en banque pour les rendre plus indépendantes.

 

 

 

 

Concrètement un lieu a été aménagé dans le village de Gaoui pour recevoir le public, exposer et vendre les productions des potières. Une journée expoterie pour l’inauguration du lieu réunissant des représentants culturels tchadien a clôturé le séjour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre partenariat avec Mawndoé s’est poursuivi l’année suivante en avril 2023, dans la continuité du projet initial. Au delà d’un échange culturel entre les potières musulmanes de Gaoui et les habitants de Koro, village chrétien au sud du Tchad, l’objectif était encore une fois de promouvoir la poterie. Dans un village où elle n’était plus pratiquée, il s’agissait de montrer que toutes les ressources nécessaires à sa pratique étaient disponibles sur place. Il s’agissait aussi de montrer que la poterie pouvait générer des revenus et pouvait représenter un modèle de développement économique local.

Lors de notre séjour en octobre 2024 nous sommes intervenus dans le cadre du projet "500 jeunes, 5 métiers autours de l' Art". Le centre d’art de Bakara en périphérie de N’Djamena développé par Mawndoé a accueilli 500 jeunes sur deux jours. Avec la présence des reines de Gaoui et d’artistes reconnus comme le sculpteur burkinabé Ky Siriki, les jeunes ont pu assister et participer à des ateliers de poterie, sculpture, musique, chant. Différents intervenants dont Mawndoé ont pris la parole devant les jeunes pour promouvoir la pratique des arts et évoquer les opportunités de carrières associées à l’art.

Cette année, le weekend des 2 et 3 novembre, dans le cadre de l"association poterie Grenoble, nous avons été invités par l"association Tchadienne Au nom de l' Art à participer à N'Djamena au projet "500 jeunes, 5 métiers autours de l' Art".

 

Un camp pour la promotion des métiers d'art au Tchad illustré par le reportage suivant:

https://www.facebook.com/share/v/12BVXYhVefA/?mibextid=xkVqcJ

 

Les Reines de Gaoui

 

Gaoui est un village situé en bordure de N’Djamena la capitale du Tchad. La plupart des femmes de Gaoui sont potières et réalisent à partir de l’argile qu’elles extraient du sol du village des jarres.

 

 

Ces jarres dont les plus grosses peuvent avoir une capacité d’environ 500 litres servent de contenant pour l’eau. Non émaillées et seulement polies elles sont légèrement poreuses. L’évaporation de l’eau sur la surface extérieure de la jarre permet de maintenir l’eau fraîche à l’intérieur de celle-ci.

 

 

 

 

 

Ces jarres sont disposées dans les rues du village et de N’Djamena ou chez les particuliers et servent de point d’eau aux habitants pour se désaltérer. La jarre est fermée par un couvercle sur lequel est souvent posé un gobelet.

 

 

Chaque matin des voitures chargées partent de Gaoui et emmènent les jarres pour qu’elles soient vendues dans la capitale.

 

 

 

 

 

 

 

En plus de cette production de jarres, les potières de Gaoui fabriquent bols, assiettes et différentes formes de petite vaisselle pour l’usage quotidien.

Ces deux types de production existent et sont transmises entre les femmes de Gaoui depuis des générations.

 

Fabrication des jarres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La terre est diectement extraite su sol du village pour être ensuite préparée. Les potières ajoutent à l'argile du sol des tessons d'argile cuite pilée (chamotte) et de la bouse de vache séchée en poudre.

 

 

 

 

Les jarres sont façonnées à la main par estampage en bosse et colombins. Avant cuisson elles sont décorées et le col est poli avec de l'huile à l'aide d'un chapelet de graines de baobab.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour la cuisson les jarres sont disposées sur un lit de bouse de vache et recouvertes d'autres matériaux combustibles. La température atteinte lors de la cuisson sera d'environ 750 à 800 degrés.